les enfants de France (Hexagone, Départements et Régions d'Outremer, Collectivités d'Outremer) et reste du Mondedes acteurs de La Courneuve et d’autres communes

24 déc. 2020

Il y a toujours un moyen de s'en sortir (7)

 

En toute période il est important d’entretenir sa santé mentale surtout quand on a des enfants autour de soi. Dissimuler son émoi devant l’innocence, déguiser les réalités devant l’insouciance cela apporte du réconfort aux chérubins. Travailler ses zygomatiques permet aux petits qui le voient de faire pareil. Propager des sons apaisants aide au conditionnement des jeunes gens. Entonner des chants invite nos enfants à faire danser la vie : chaque môme peut (se) bouger dans sa propre existence.

Le nom « enfant » vient du latin « infans » signifiant « qui ne parle pas » ou « qui ne parle pas encore ».  Je dis que chaque petit être nous parle avant même sa naissance. Un bambin a donc droit à la parole et aux autres expressions. Bien entendu, la société, à commencer par les dirigeants du pays, ont une grande responsabilité vis-à-vis des enfants.

Ce sont les vacances de fin d’année 2020. On distingue tout de même des illuminations bien agréables. Je vous souhaite de continuer à prendre soins de vos petits êtres chers et de ceux qui sont plus grands. Chassez de votre esprit tous vos soucis. Prenez la vie du bon côté. Riez, sautez, dansez, chantez :

 

Il en faut peu pour être heureux
Vraiment très peu pour être heureux
Il faut se satisfaire du nécessaire
Un peu d’eau fraîche et de verdure
Que nous prodigue la nature
Quelques rayons de miel et de soleil.

Extrait de Il en faut peu pour être heureux. Louis SAUVAT et Christian JOLLET. 1968.

(cliquer sur les paroles pour écouter la chanson interprétée par Jean STOUT, Pascal BRESSY et Jean CUSSAC) 

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Clip vidéo de la chanson en version anglaise intitulée The Bare Necessities Song (extrait du long métrage d’animation The Jungle Book, autrement dit, Le Livre de la Jungle, de Walt Disney Pictures. 1967).

Take care about you !
Prenez soin de vous !

17 déc. 2020

Il y a toujours un moyen de s'en sortir (6)

 J’ai grandi dans un ghetto du 93. J’en suis parti en 2000 et j’y ai enseigné de 2003 à 2019. Tous les ghettos français se ressemblent : du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, en Outre-Mer. Le mot « ghetto » ne plaît pas aux autorités françaises tout comme le mot « bidonville ». Des relations et des solidarités existent dans ces lieux. On parle même parfois de liens forts entre leurs habitants.

Le terme « ghetto » fait aussi allusion à l’attachement que l’on a à l’égard de celles et ceux qui triment dans les cités-ghettos et ailleurs (monde rural inclus) : l’entourage au sens large a une importance. Il y a des identités plurielles et des langages diversifiés qui sont notre richesse (inter)nationale. Les différentes cultures ne sont pas bidon et la carte nationale d’identité ne change pas nos origines !

Les Arts et la Culture traversent les âges et les démarcations : c’est du partage pour plus de bien-être. Nos cultures propres ne peuvent que s’en nourrir en dépit des censures pernicieuses. La chanson entraînante du duo Face à Face, que je poste ce jour en lien, envoie peut-être de bonnes vibrations et vous permettra, je l’espère, d’ « oublier » vos soucis quelques minutes :


Nou té désidé rasemblé (Nous avions décidé de rassembler)
Fanatik an nou tout’koté (Nos fans en tout lieu)
Sa ki ka kritiké (Ceux qui critiquent)
Vini pou zot konstaté (Venez pour constater)
Ké nou pa la pou déranjé (Que nous ne sommes pas là pour déranger)
Fè zot dansé (Vous faire danser)
Sé sa nou vlé (C’est ce que nous voulons)
Lè nou pasé (Quand nous passons)
Yo ka chanté (Ils chantent)
Fo paw mannié (Il ne faut pas que vous touchiez)
Sa ki tan nou (Ce qui est à nous)
 Sa ki tan nou pa mannié-ÿ (Ce qui est à nous ne le touchez pas)

(…)

Ou pé fè sa ou vlé (Vous pouvez faire ce que vous voulez)
Ou pé di tou sa ou vé (Vous pouvez dire ce que vous voulez)
Mé mizik an nou ka travèsé (Mais notre musique traverse)
Tou sa ké nou ja viv’ (Tout ce que nous avons déjà vécu)
Tou sa ké nou partajé (Tout ce que nous avons partagé)
 Adan tout’ péyi nou pasé (Dans tous les pays où nous sommes passés)

(…)

A Miami yo ka dansé (A Miami ils dansent)
Madinina ka chaloupé (La Martinique chaloupe)
A Gwadada yo ka lové (En Guadeloupe ils s’aiment)
La Réunion yo ka chanté (A La Réunion ils chantent)
Gadé Paris yo ka dansé (Regarde à Paris ils dansent)
E en Guyane yo ka lové (Et en Guyane ils s’aiment)
Haiti pa mèm palé (En Haïti je ne parle même pas)
Afrika yo ka chanté (En Afrique ils chantent)

Gadé tou sa jodi nou ka mandé (Regarde tout ce que nous demandons aujourd’hui)
Pa mannié pa mannnié Ghetto a Face à Face (Ne touchez pas, ne touchez pas les membres du ghetto de Face à Face)
Gadé tou sa jodi nou ka mandé (Regarde tout ce que nous demandons aujourd’hui)
Pa mannié pa mannnié Ghetto a Face à Face (Ne touchez pas, ne touchez pas les membres du ghetto de Face à Face)
Gadé tou sa jodi nou ka mandé (Regarde tout ce que nous demandons aujourd’hui)
Pa mannié pa mannnié Ghetto a Face à Face (Ne touchez pas, ne touchez pas les membres du ghetto de Face à Face)
Gadé tou sa jodi nou ka mandé (Regarde tout ce que nous demandons aujourd’hui)
Pa mannié pa mannnié woy (Ne touchez pas, ne touchez pas wo oh)
Pa mannié pa mannnié woy [ou tan] (Ne touchez pas, ne touchez pas wo oh [entendez-vous])
Pa mannié pa mannnié (Ne touchez pas, ne touchez pas)

  

                        Extrait de Ghetto Face à Face. Face à Face. 2008.

                (cliquer sur les paroles pour écouter ce morceau de zouk)

9 déc. 2020

Il y a toujours un moyen de s'en sortir (5)

J’ai une certitude : se taire c’est donner libre cours aux malaises. Le tempo des maux frappe parfois lourdement et le tempo des mots dissipe le mal-être.

Il y a beaucoup de chansons sur ce blog car les paroles et les musiques inondent des atmosphères souvent pesantes.

J’ai une conviction : nous pouvons nous  (re)construire en musique. Nous pouvons même apprendre, comprendre, apprécier et apprendre à nous apprécier. Les arts nous permettent l’évasion. On peut même voyager en rétablissant par moment des vérités historiques.

Qui ne reçoit pas chaque jour des messages plus ou moins angoissants ?
Qui n’est pas déçu par les trahisons à l’encontre de Liberté-Egalité- Fraternité ?
Nous recevons tous des sons de cloches qui perturbent.


Nous vivons une époque fort minable sous tant d’aspects.
Notre Nation est formidable si nous prêtons attention à tous les anonymes de la société qui forment une grande majorité active : les solidarités n’investissent pas les écrans mais elles existent bel et bien. Ces actions, hors champ des caméras et non captées par les microphones, nous font résister et espérer.

Vous qui luttez et tenez le pays, y compris en Outre-Mer, je vous adresse (et c’est peu de chose) une autre chanson pour que vous ne lâchiez rien :

J’ai une certitude
L’évaporation des lettres libère du joug, de la servitude
Et si aujourd’hui beaucoup en font usage
C’est pour briser les chaînes des nouvelles formes d’esclavage

En vogue dans nos sociétés à l’Ouest rien de nouveau
Les clés sont des mots
Sinon pourquoi les Nazis auraient-ils fait des autodafés ?
A Toulon, les livres se vendraient en toute liberté

Mais nos textes par voie hertzienne prennent le chemin des airs
Nos voix ne seront pas prisonnières
Parti pris pour la musique, cette atmosphère unique
Casse les lois de l’asservissement psychique

Le tempo libère mon imagination
Me rappelle que ma musique est née dans un champ de coton

 

                Extrait de Le tempo libère mon imagination. I AM. 1997.
                    (cliquer sur les paroles en italique pour écouter cette œuvre)

3 déc. 2020

Il y a toujours un moyen de s'en sortir (4)

 Créole : nom masculin.

  • Nom donné aux langues nées à la faveur de la traite des esclaves noirs entre le XVIème et le début du XIXème siècle et parlées encore aujourd’hui dans diverses régions du monde (Antilles, Guyanes, îles de l’océan Indien, îles du Pacifique etc.) notamment par les descendants de ces esclaves.
  • Les formes les plus parlées aujourd’hui sont le créole anglais de la Jamaïque, les créoles français d’Haïti, des petites Antilles, de la Guyane, de la Réunion et de l’île Maurice, et le créole portugais des îles du Cap-Vert, de Casamance et de Guinée-Bissau.
  • Longtemps méprisés, les créoles ont aujourd’hui leur place dans l’enseignement officiel, comme aux Antilles françaises et en Haïti.


Sur ce blog, on trouve par moment des phrases en créole. C’est pour rappeler que l’Europe est allée à la rencontre des Amériques, de l’Afrique, de l’Asie, de l’Océanie, de l’Antarctique. Il y a eu des atrocités commises dès le début.

Certains de mes aïeux, menés en bateau de l’Inde vers Les Caraïbes à partir de la deuxième moitié du XIXème siècle, ont travaillé dans la « zone impériale de la France » : il fallait bien remplacer les esclaves affranchis dans les plantations.

Oui, le créole était interdit, à une époque, dans les colonies françaises.

En ce début de troisième décennie du troisième millénaire, la diversité, les diversités, les diverses cités doivent être respectées puisque les enfants de toutes les couleurs sont le trésor. Pourquoi chercher plus longtemps à couler ensemble alors que nous pouvons nous élever ensemble ?

Français, heureux de l’être à chaque ligne de ce blog, je parle aussi créole au pays de la liberté d’expression et des pressions.

Bien sûr que les décennies lointaines et plus récentes ont été dures ou le sont toujours ! Je nous invite malgré tout à danser sur des airs entraînants et sur des paroles qui ont du sens :

 

Lavi-a rèd
(La vie est dure)
Ay manman soulajé yo
(Maman qu’ils soient soulagés)
Pou yo pé pran plézi
(Pour qu’is prennent plaisir)
Ay manman soulajé yo
(Maman, qu’ils soient soulagés)
Ni anpil, ni an chay, ni anlo
(Il y en a plein, il y en a des tas, il y en a beaucoup)
Ay manman soulajé yo
(Maman, qu’ils soient soulagés)
Anlo biten a vwè
(Beaucoup de choses à voir)
Ay manman soulajé yo
(Maman, qu’ils soient soulagés)


Lavi-a rèd
(La vie est dure)
Ay manman soulajé yo
(Maman, qu’ils soient soulagés)
Ba yo ti bwen lanmou
(Qu’on leur donne un peu d’amour)
Ay manman soulajé yo
(Maman, qu’ils soient soulagés)
Paske ni dé moman sa pa fasil
(Parce qu’il y a des moments où ce n’est pas facile)
Ay manman soulajé yo
(Maman, qu’ils soient soulagés)
Pou yo sipoté yo
(Pour qu’ils se supportent)
Ay manman soulajé yo
(Maman, qu’ils soient soulagés)


            Extrait de Soulajé yo (Soulagez-les). Kassav’. 1986.

(cliquer sur les paroles pour écouter une version récente de ce titre en créole des Antilles françaises)